Édito : En trois actes…
On en a beaucoup parlé, on en parlera encore, mais, cet été, il sera bouclé : l’acte III de la décentralisation. Le projet était ambitieux : préparer un État fédéral dans une Europe fédérale. Mais la France reste de tradition jacobine et l’ambition devra être revue à la baisse. Dommage !
Pour autant, si le Gouvernement a joué la carte de la prudence en limitant le nombre d’agents de l’État transférés vers la territoriale, cet acte III n’en demeure pas moins une vraie révolution culturelle avec des enjeux qu’il convient d’appréhender.
L’acte I, c’était un bon moyen pour l’État de limiter ses propres dettes et prélèvements obligatoires. L’acte II marque l’organisation décentralisée de la République avec des transferts de compétences, et par voie de conséquence des personnels de l’État vers la territoriale. Et l’acte III, c’est poursuivre en baissant de plusieurs milliards supplémentaires la dotation aux collectivités territoriales, sans provoquer une crise sociale plus grave que la crise elle-même.
La solution consisterait à redonner du pouvoir fiscal aux régions. Mais régions et départements sont-ils capables de réussir là ou ils ont échoué jusqu’à présent ?
En tout cas ce nouvel épisode de décentralisation est la grande affaire des élus politiques. Il faut rationnaliser, mutualiser, réduire la dépense publique.
C’est une évidence ! il serait irresponsable dans la conjoncture économique actuelle de le nier. D reste, les fonctionnaires le voient bien sur leur fiche de paye : pas d’augmentation en 2013. Tout au plus avons-nous réussi à l’UNSA à obtenir, pour la catégorie C, une revalorisation de traitement, à la marge, hélas.
Ce qui apparaît aujourd’hui, à travers l’acte III de la décentralisation relève plus d’une recherche de pouvoir personnel que d’une vraie volonté d’articuler dans l’intérêt collectif le rôle des régions, des départements et des métropoles. L’UNSA Territoriaux s’inquiète des schémas d’organisation qui défissent les principales orientations publiques. Comprenons qu’au gré des changements politiques, ils pourraient être modifiés tous les trois ou six ans.
Sachant que les organisations syndicales sont absentes des lieux de dialogue social (Haut Conseil des Territoires ou Conférence Territoriale de l’Emploi Public), il va nous falloir bien du talent pour que les territoriaux conservent leur niveau de rémunération et de protection et d’action sociale, selon l’endroit où ils iront travailler. Ce n’est tout bonnement pas acceptable !
Bien sûr, à l’UNSA Territoriaux, nous comprenons les motifs qui fondent le projet de loi de décentralisation et la réforme de l’action publique. Mais nous savons aussi que pour réussir une réforme, il faut avoir l’adhésion des fonctionnaires qui en sont les acteurs. L’oublier et recommencer ce que nous avons connu avec le transfert des agents des collèges et lycées serait une erreur dramatique !
Alors, pour que cet acte III soit un acte politique courageux, réaliste et partagé par tous : ensemble dans l’action !
Catherine Guérin, Secrétaire générale
Sommaire :
Page 3 : Edito - Pages 4 à 8 : Dossier « Coup de projecteur sur les DOM-COM » - Pages 9 et 10 : Titularisation non-titulaires–Mesures anti-précarité - Page 11 : Revendications « Tous couverts ! » - Pages 12 à 15 : Activités nationales