Attractivité de la territoriale : qui veut encore travailler dans nos collectivités ?

Attractivité de la territoriale : qui veut encore travailler dans nos collectivités ?

Dans les communes, départements et régions, un constat s’impose : les métiers territoriaux peinent à attirer. Départs anticipés, difficultés de recrutement, manque de candidats… Partout, les collectivités s’interrogent : qui veut encore travailler dans nos services publics locaux ? Sans surprise, beaucoup de postes restent vacants, et les équipes en place s’épuisent.


Départs massifs et postes vacants : un signal d’alarme


Cette désaffection n’est pas un hasard. Plusieurs facteurs se cumulent :

  • Salaires peu attractifs : des grilles de rémunération gelées ou revalorisées au compte-gouttes.
  • Précarité croissante des contractuels : près d’1 agent sur 4 est désormais en CDD, sans garantie d’avenir.
  • Conditions de travail dégradées : surcharge, manque de moyens humains et matériels.
  • Manque de reconnaissance : les métiers de proximité, pourtant essentiels, sont trop souvent invisibles aux yeux des décideurs.

Alors que les collectivités sont en première ligne face aux défis sociaux, environnementaux et économiques, elles peinent à fidéliser et à recruter.

 

Des métiers pourtant essentiels


Agents d’entretien, ATSEM, policiers municipaux, agents techniques, animateurs jeunesse… La liste est longue ! Tous participent au quotidien à faire vivre le service public local. Sans eux, pas de cantine scolaire, pas de crèche, pas de collecte des déchets, pas d’accompagnement des plus fragiles. Ces métiers ne sont pas accessoires : ils sont le ciment du vivre-ensemble et de la solidarité territoriale.

 

Quelques chiffres qui questionnent l’attractivité

  • 23 % des agents territoriaux sont en situation contractuelle, avec une progression constante.
  • +19 800 contractuels, –14 200 fonctionnaires en un an.
  • 64 % des collectivités signalent des tensions de recrutement dans au moins un domaine professionnel.
  • 47 700 départs à la retraite en 2023 dans la fonction publique territoriale.

Ces données révèlent une double fragilité :

• celle des agents (précarité et charge de travail),
• celle du service public (désengagement, baisse de la continuité des services).


Ce que dit l’UNSA Territoriaux


L’UNSA refuse que la Fonction Publique Territoriale (FPT) devienne une « variable d’ajustement » de l’austérité budgétaire. Pour redonner du sens et de la valeur aux métiers territoriaux, nous revendiquons :

  • Une revalorisation salariale réelle, via le point d’indice et les régimes indemnitaires.
  • La lutte contre la précarité, avec des titularisations et des perspectives de carrière claires.
  • Des moyens humains supplémentaires, pour arrêter l’épuisement des équipes en place.
  • Une reconnaissance sociale et politique : valoriser les métiers territoriaux dans le débat public, au lieu de les invisibiliser.

Et demain ?


Sans attractivité, c’est la qualité même du service public local qui est menacée. Comment garantir l’école, la sécurité, l’aide sociale, la propreté urbaine si les métiers territoriaux n’attirent plus ?

 

Pour l’UNSA, il y a urgence à remettre les agentes et agents territoriaux au cœur du pacte républicain :

  • en reconnaissant leur rôle essentiel,
  • en leur offrant des conditions de travail dignes,
  • et en leur donnant des perspectives réelles d’avenir.

Qui veut encore travailler dans nos collectivités ? Avec de la reconnaissance, des salaires décents et des moyens, la réponse est simple : beaucoup. Mais pas à n’importe quelles conditions.

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