Budget 2026 : une attaque frontale contre le service public et les droits sociaux

Budget 2026 : une attaque frontale contre le service public et les droits sociaux

La déclaration de François Bayrou sur le budget 2026 marque un tournant dangereux : année blanche sans revalorisation salariale, suppression de jours fériés, gel des retraites, coupes dans les effectifs et dégradation des services publics. Face à ces mesures brutales et injustes, l’UNSA, l’UNSA Fonction Publique, l’UNSA Territoriaux et l’UNSA Retraités expriment leur opposition ferme à travers des communiqués et dénoncent une logique comptable déconnectée des réalités sociales.


Le communiqué de l'UNSA

 

Les déclarations de François Bayrou sur la dette et le budget s’inscrivent dans une mise en scène pédagogique qui oublie l’essentiel : l’injustice profonde des choix budgétaires actuels et des dernières années.


Avec la baisse des droits sociaux, l’année blanche, la suppression des jours fériés, les coupes sur les postes d’agents publics, etc. Une fois encore, ce sont les travailleurs, les retraités et les usagers des services publics qui vont payer l’addition. Ceux-là mêmes qui produisent la richesse nationale. Pendant ce temps, les plus fortunés et les détenteurs des plus hauts revenus demeurent largement protégés. Pour les travailleurs les reculs et les efforts, c’est beaucoup et tout de suite, pour les plus hauts revenus et les grandes entreprises, c’est peu, c’est peut-être et c’est pour plus tard.

 

Les travaux de l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques) montrent clairement que les politiques budgétaires récentes ont davantage bénéficié aux 10 % les plus riches qu’aux classes moyennes et populaires. La baisse des impôts sur le capital et la réduction des prélèvements obligatoires pour les grandes entreprises ont accentué les inégalités sans stimuler l’investissement productif à la hauteur des promesses.

 

À l’UNSA, nous dénonçons cette vision injuste et déséquilibrée. Les déficits publics ne sont pas d’abord un problème de dépenses, mais bien de recettes  :
• Les richesses créées doivent être plus justement mises à contribution.
• Les dizaines de milliards d’aides publiques aux entreprises doivent être encadrées, évaluées, et conditionnées à des engagements sociaux, salariaux et écologiques. Et certainement réduites.
• La mise en place d’une taxe sur les ultra-riches, comme le propose l’économiste Gabriel Zucman, permettrait un rééquilibrage fiscal bien plus juste.

 

La dramatisation de la dette par le Premier ministre ne doit pas faire oublier la réalité : selon l’OFCE, les inégalités de revenus après redistribution augmentent à nouveau en France, et ce sont les politiques publiques récentes qui en sont, en partie, la cause.


La dette, si elle finance des investissements dans les transitions écologiques, les services publics ou l’école, est un levier d’avenir. Un ménage endetté à 114 % de ses revenus le fait souvent pour équiper son foyer. Pourquoi notre pays ne pourrait-il pas en faire autant pour préparer l’avenir ?

 

Ce que l’on est capable de faire pour la Défense nationale et il le faut, on doit pouvoir le faire pour notre modèle social, nos services publics, nos territoires, notre industrie et notre planète.

L’UNSA sera pleinement mobilisée dans les discussions à venir. Nous continuerons de défendre une politique juste : une autre répartition des efforts, une autre vision de la justice fiscale, un autre avenir que celui de l’austérité pour les uns et des privilèges pour les autres. Ce n’est pas la dette qui nous étouffe. C’est l’explosion des inégalités. Et c’est notre pacte social qu’on est en train d’écraser.

 

Laurent Escure, Secrétaire général de l’UNSA

 

Le communiqué de l'UNSA Fonction Publique

 

L’UNSA Fonction Publique constate que le Premier ministre a tenu un discours très et trop anxiogène, empli de libéralisme. François Bayrou a présenté un budget d'écrasement de la Fonction Publique.

 

Ce sont la fonction publique et ses agents qui vont faire l’objet des principales économies budgétaires avec, entre autres :

• une nouvelle année blanche en matière de rémunération, sans mesure salariale, ni générale, ni catégorielle,
• la suppression d’au moins 3000 postes d’agents publics de l’État,
• le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite,
• la suppression d’agences ou d’opérateurs,
• la mise à contribution importante des collectivités territoriales alors qu’elles assurent un service public de proximité.


À ces mesures s’ajoutent toutes celles qui toucheront tous les Français comme la suppression de 2 jours fériés ou la hausse du plafond annuel de la franchise médicale à 100 euros… provoquant un sentiment d’injustice.

 

L’UNSA Fonction Publique estime que d’autres sources d’économies sont possibles comme les aides directes aux entreprises sans aucune contre-partie, sans aucun contrôle, estimées à 200 milliards par le Premier Ministre lui-même. D’autres pistes peuvent être mises en place comme une taxe sur les ultras-riches.

 

Le budget 2026 qui découlera des annonces de François Bayrou affaiblira les services publics et la fonction publique. L’UNSA Fonction Publique appelle le gouvernement à revoir sa copie.

 

Luc Farré, Secrétaire Général de l’UNSA Fonction Publique

 

Le communiqué de l'UNSA Territoriaux

 

L’UNSA Territoriaux exprime sa plus vive inquiétude et sa ferme opposition aux propositions budgétaires 2026 présentées par le Premier ministre François Bayrou.

 

L’annonce d’une « année blanche » – sans revalorisation salariale ni avancée sociale – est une véritable provocation pour les 1,9 million de fonctionnaires territoriaux qui œuvrent au quotidien au service de la population.

 

En refusant d’augmenter le point d’indice, pourtant attendu de manière urgente et légitime par l’ensemble de la fonction publique territoriale, l’exécutif acte un gel des rémunérations qui va aggraver encore davantage la perte de pouvoir d’achat des agents. Une telle décision est d’autant plus inacceptable qu’elle intervient sur fond d’inflation, de tensions sur les recrutements, et de désaffection croissante pour l’engagement public.

 

Pire encore, l’annonce de la suppression de deux jours fériés est une mesure d’une brutalité sociale sans précédent.

 

En s’attaquant au temps de repos, déjà réduit dans nombre de services, cette mesure touche de plein fouet les agents les plus exposés et les plus investis, souvent déjà soumis à une pénibilité intolérable. L’UNSA Territoriaux y voit une mesure purement comptable et totalement déconnectée des réalités du terrain.

 

Ces propositions traduisent une vision technocratique et méprisante de la fonction publique territoriale, réduite à une variable d’ajustement budgétaire. Elles renient les promesses de reconnaissance faites au service public de proximité, si souvent encensé pendant les crises.

 

L’UNSA Territoriaux exige l’ouverture immédiate de discussions avec le Premier ministre et l’ensemble des partenaires sociaux. Il est impératif que les agents publics territoriaux ne soient pas, une fois de plus, relégués au second plan des priorités gouvernementales. Notre syndicat défendra avec détermination les droits, la dignité et la reconnaissance des femmes et des hommes qui font vivre les collectivités locales.

 

Nous appelons solennellement le gouvernement à abandonner ce projet inique, antisocial et inacceptable.

 

Charles COSSE, Secrétaire Général de l’UNSA Territoriaux

 

Le communiqué de l'UNSA Retraités

 

Dans une conférence aux accents dramatiques, qu’il a appelée « Le moment de vérité », le Premier Ministre a présenté les pistes retenues pour le budget 2026 et les trois années suivantes, en deux plans « Stop à la dette » et « En avant la production ». Les mesures annoncées conduiraient à une baisse sensible du pouvoir d’achat des retraités. 

 

« Stop à la dette » s’étalerait sur 4 ans et impliquerait pour 2026, de faire 43,8 milliards d’euros d’économies.


Le Premier Ministre a annoncé une « année blanche », mesure qui touche de plein fouet les retraités. Il n’y aurait pas de revalorisation des retraites en fonction de l’inflation qui est estimée autour de 1% en 2025. 

 

L’abattement fiscal de 10% sur les pensions et retraites serait remplacé par un abattement forfaitaire dont le montant n’a pas été précisé.


Pour ce qui concerne le budget de la Sécurité Sociale, une augmentation de la franchise sur les médicaments à 100 € par an et une réduction du nombre de personnes reconnues en affection de longue durée (ALD) auraient un impact important pour les personnes dont la santé décline avec l’âge. 

 

Le non-renouvellement d’un fonctionnaire sur trois dégraderait l’accessibilité aux services publics, notamment pour celles et ceux, nombreux parmi les plus âgés, qui sont moins à l’aise avec les outils informatiques et Internet.


La mesure phare proposée pour « En avant la production », est la suppression de deux jours fériés : le lundi de pâques et le 8 mai. Elle ne touche pas directement les retraités. 

 

Le premier Ministre a aussi exprimé sa volonté de « refonder notre modèle social » pour « baisser le coût social du travail », sans préciser quelles mesures concrètes il souhaite mettre en œuvre. On peut craindre de nouvelles exonérations sociales pour les entreprises déséquilibrant le budget de la Sécurité sociale et la promotion de la retraite par capitalisation. 

 

Le seul point sur lequel ce plan rejoint des propositions de l’UNSA, est la volonté d’améliorer le taux d’emploi des jeunes et des seniors, il n’y a toutefois pas eu d’annonce de mesure concrète pour y parvenir. 

 

Les orientations présentées par François Bayrou le 15 juillet sont les choix d’un chef de gouvernement qui n’a pas de majorité au Parlement. Pour 2026, c’est en Commission mixte paritaire, puis devant l’Assemblée nationale, probablement après utilisation de l’article 49-3 de la Constitution, que le budget 2026 de l’État et le budget de la Sécurité Sociale seront décidés, à la fin de l’automne. 

 

Avec l’UNSA, l’UNSA Retraités est pleinement mobilisée pour défendre les salariés, les fonctionnaires, les retraités et en particulier des plus modestes qui seraient durement touchés si les orientations annoncées étaient adoptées. 

 

Claude Lassalvy, Secrétaire Général de l'UNSA Retraités

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