Pouvoir d’achat en Outre-mer : au-delà des prix, des salaires trop bas
Les agents publics des départements et régions d’outre-mer font face à des difficultés économiques persistantes. La question du pouvoir d'achat dans ces territoires reste une préoccupation majeure, particulièrement pour les agents aux revenus les plus modestes.
L'UNSA Territoriaux rappelle que ces difficultés ne sont pas nouvelles et que des réflexions ont déjà été menées, notamment à travers des rapports comme celui du Conseil économique, social et environnemental (CESE) en 2003.
En déplacement en Martinique, le ministre des outre-mer, Manuel Valls, a annoncé un projet de loi contre la vie chère, axé sur la lutte contre les monopoles de la grande distribution et sur une meilleure transparence des prix. Une initiative nécessaire, mais qui ne saurait suffire à améliorer durablement le pouvoir d’achat ultramarins. En effet, au-delà de la cherté des produits de consommation courante, c’est bien la faiblesse des revenus qui plonge de nombreux agents publics dans des situations difficiles.
Les agents publics des DROM font face à des écarts de revenus importants et à une cherté de la vie qui pèse lourdement sur leur quotidien. Bien que certaines primes et majorations existent, elles ne compensent pas suffisamment les difficultés liées aux cout la vie.
L'UNSA Territoriaux souligne que l'accès aux biens et services essentiels, comme le logement, l'énergie ou encore les transports, demeure un défi pour de nombreux agents, notamment les plus précaires. Si certaines aides ont été mises en place par les collectivités et l'État, elles restent insuffisantes pour garantir un niveau de vie décent.
Des mesures concrètes pour améliorer le pouvoir d’achat
L’UNSA Territoriaux insiste sur la nécessité d’une approche systémique et globale, qui ne se limite pas à la question des prix mais intègre aussi celle des revenus. Plusieurs pistes avaient déjà été identifiées, notamment :
- Revaloriser les grilles salariales et mieux adapter l’indexation des traitements dans les DROM,
- Majorer la prime d’activité pour tenir compte des écarts de rémunération et des tensions sur le pouvoir d’achat et mieux refléter la réalité des salaires en Outre-mer,
- Compenser les pensions afin de préserver le niveau de vie en retraite des agents publics,
- Aides ciblées pour les foyers modestes : la mise à disposition de "chèques" pour l’alimentation, l’énergie ou le logement pourrait être envisagée pour soutenir les agents en difficulté.
- Réformer l’octroi de mer pour ne plus faire peser le coût des services publics de proximité sur les habitants d’outre-mer.
- Adapter l’environnement normatif, permettant le développement des marchés locaux pour ne plus faire de l’hexagone l’unique source d’approvisionnement.
Si une action sur la grande distribution est indispensable, elle ne peut être la seule réponse. L’amélioration des salaires et des conditions de travail des agents publics ultramarins est un enjeu central qui doit être au cœur des politiques publiques. L’UNSA Territoriaux restera mobilisée pour faire entendre ces revendications et obtenir des avancées concrètes.