Télétravail et flexibilité dans la territoriale : promesse ou réalité ?

Télétravail et flexibilité dans la territoriale : promesse ou réalité ?

Au plus fort de la crise sanitaire, le télétravail a été une des clés qui a permis à la Fonction Publique Territoriale (FPT) de tenir bon. Grâce à l’investissement des agentes et agents, les services publics n'ont cessé de fonctionner. Les collectivités et leurs employeurs y ont trouvé leur compte : continuité de l'activité, maintien du lien avec les usagers. Sans le télétravail, de nombreux services auraient tout simplement fermé.


Mais il faut aussi le rappeler avec force : pendant que certains assuraient la continuité à distance, d’autres étaient sur le terrain, en première ligne. Employés de la voirie, du ramassage des ordures ménagères, agents d'accueil… ils étaient dans les rues et au sein des services essentiels de proximité, pendant les confinements, pour assurer les missions. C’est donc bien la combinaison du télétravail et de l’engagement des agents en présentiel qui a permis de maintenir l'activité de la FPT durant cette période exceptionnelle.

 

Une révolution annoncée… puis un retour en arrière ?


À l’époque, on nous promettait un « nouveau monde » : plus souple, plus adapté, plus respectueux de l’équilibre vie pro/vie perso. Pour beaucoup d’agentes et d’agents, l’espoir était réel : sortir du présentéisme imposé et gagner en autonomie. Mais aujourd’hui, le constat est amer. Alors que le télétravail a prouvé son efficacité, beaucoup d’employeurs territoriaux freinent des quatre fers. On invoque la « cohésion d’équipe », la « nécessité de présence » ou encore la crainte que certains agents soient « moins investis » à distance. Résultat : retour au présentéisme imposé, comme si la confiance accordée pendant la crise n’avait été qu’un pis-aller temporaire.

 

Un recul marqué du télétravail


L’évolution est claire : en 2021, au sortir de la crise sanitaire, 40 % des agents publics télé-travaillaient trois jours ou plus par semaine. Deux ans plus tard, ils ne sont plus que 11 %. En quelques chiffres, toute la tendance est résumée : après avoir été indispensable, le télétravail est désormais restreint, ramené à la portion congrue par des employeurs qui prônent le retour au tout-présentiel.


Quelques années plus tard, force est de constater que les promesses n’ont pas toutes été tenues.

 

La réalité de terrain : des avancées à géométrie variable

  • Certaines collectivités ont instauré un cadre clair, avec des jours réguliers de télétravail, du matériel adapté, un suivi RH.
  • Mais trop souvent, les agents territoriaux subissent encore : refus systématiques, inégalités d’accès selon les services ou les catégories, surcharge de travail à domicile sans compensation.

Résultat : un sentiment d’injustice et de fracture entre territoires et entre métiers.

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Les vrais freins derrière les discours


Pourquoi un tel décalage ?

  • Manque de moyens techniques (outils informatiques obsolètes, absence de VPN sécurisé…).
  • Culture managériale archaïque, qui assimile encore contrôle à productivité.
  • Inégalités statutaires : tous les métiers ne sont pas éligibles, mais trop souvent l’argument sert de prétexte à un refus global.
  • Inégalités territoriales : certaines collectivités avancent, d’autres reculent, accentuant les disparités.

Ce que l’UNSA demande


L’UNSA rappelle une évidence : le télétravail a arrangé les employeurs quand ils en avaient besoin. Il ne peut pas être balayé aujourd’hui sous prétexte de confort managérial.

 

Nos revendications sont claires :

  • Des règles harmonisées dans toutes les collectivités, pour éviter les inégalités territoriales.
  • Des droits garantis, pas des privilèges accordés au cas par cas.
  • Des moyens matériels et financiers adaptés
  • Une formation des encadrants pour instaurer la confiance et l’efficacité.
  • La possibilité d’adapter les organisations de travail sans fragiliser le collectif.

La flexibilité est désormais une attente forte des agents, mais aussi un enjeu d’attractivité pour des collectivités qui peinent à recruter. Le statu quo, c’est prendre le risque d’un désengagement massif. L’UNSA Territoriaux insiste pour que l’expérience du télétravail ne soit pas une parenthèse, mais un acquis durable au service de toutes et tous. Parce que sans confiance et sans moyens, pas d’égalité ni de modernité dans la territoriale.

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