Violences contre les agents publics : un phénomène en hausse, une réponse nécessaire !

Violences contre les agents publics : un phénomène en hausse, une réponse nécessaire !

Le service public de proximité est le visage quotidien de la République pour des millions de citoyens. Pourtant, les femmes et les hommes qui le font vivre sont de plus en plus souvent confrontés à des actes de violence, d’irrespect, voire d’agression physique dans l’exercice de leurs missions. Loin d’être des faits divers isolés, ces situations traduisent une dégradation préoccupante du rapport entre les usagers et les institutions. 


L’UNSA Territoriaux alerte déjà depuis plusieurs années sur l’augmentation de ces violences qui ne sont ni banales, ni acceptables.

 

Des chiffres qui parlent : une banalisation inquiétante

 

Les données disponibles sont encore trop fragmentaires, mais les tendances convergent toutes : les agressions verbales, les menaces, les insultes et les violences physiques à l’encontre des agents territoriaux sont en forte augmentation.

 

Selon une enquête de la DGCL (Direction Générale des Collectivités Locales), plus d’un agent sur quatre dit avoir été victime d’agression ou de comportement violent dans l’exercice de ses fonctions. Ce chiffre grimpe dans certains secteurs :

  • Petite enfance et éducation (ATSEM, animateurs, agents d’accueil scolaire) : tensions avec les parents, agressivité verbale récurrente, menaces.
  • Police municipale : insultes, refus d’obtempérer, agressions physiques, guet-apens.
  • Agents d’accueil, de médiation ou de proximité : confrontés à des publics en grande détresse sociale, souvent dans des contextes tendus.
  • Sapeurs-pompiers : insultes, agressions physiques, guet-apens, entraves aux secours.
  • Services techniques et voirie : incivilités lors d’interventions sur la voie publique.

Ces actes, parfois quotidiens, s’inscrivent dans un climat général de défiance envers les institutions, d’épuisement social, mais aussi de perte de repères vis-à-vis de ce que représente le service public.

 

Un coût humain et professionnel majeur : 

 

Les conséquences de ces violences sont lourdes pour les agents : arrêts de travail, sentiment d’abandon, perte de motivation, démissions. La souffrance psychologique engendrée est bien réelle. Derrière chaque fait se cache une histoire de découragement, d’isolement, parfois de rupture professionnelle.

 

Il est d’autant plus inacceptable que de nombreux agents n’osent pas signaler les faits subis, soit par peur des représailles, soit parce qu’ils ont intégré que « cela fait partie du métier ». Ce fatalisme est dangereux. Il installe l’idée que le service public peut tout encaisser impassiblement, au risque de sacrifier ses agents.

 

Des collectivités encore mal préparées 


Face à cette réalité, toutes les collectivités ne sont pas armées de la même manière. Beaucoup ne disposent ni de plan de prévention des violences, ni de protocole clair en cas d’agression. Le traitement des signalements est souvent improvisé, la reconnaissance des victimes insuffisante.

 

Certaines collectivités ont mis en place des dispositifs :

  • Des formations à la gestion des conflits ou à la communication non violente,
  • Des boutons d’alerte, des procédures de mise à l’abri ou d’intervention rapide,
  • Un accompagnement psychologique systématique après une agression,
  • Des protocoles avec la police nationale et le ministère public, voire des plaintes automatiques déposées au nom de l’employeur.

Mais cela reste trop rare. La réponse ne peut pas dépendre du bon vouloir local : il faut des garanties générales et opposables.

 

L’UNSA Territoriaux exige une réponse d’ampleur


Face à cette situation, notre organisation syndicale formule des demandes claires :

  • Reconnaissance pleine et entière des violences subies comme accidents de service, sans avoir à démontrer une faute ou une imprudence.
  • Obligation pour chaque employeur public de mettre en place un plan de prévention des violences, avec formations, outils et dispositifs concrets.
  • Soutien psychologique gratuit et confidentiel pour tous les agents victimes.
  • Accompagnement syndical renforcé, avec un droit au témoignage, à la protection fonctionnelle et à l’assistance juridique.
  • Campagnes nationales de sensibilisation, pour rappeler que le respect des agents publics est un impératif démocratique.

Les pouvoirs publics doivent cesser de banaliser ces faits. Chaque agression est une atteinte non seulement à un agent, mais aussi à la République.


Protéger les agents, c’est protéger la République

 

Le respect des agents publics n’est pas négociable. Il conditionne leur capacité à remplir leurs missions, mais aussi la qualité du lien social, de la solidarité et de la cohésion que porte la fonction publique territoriale.

 

L’UNSA Territoriaux restera mobilisée pour que chaque agent, quel que soit son métier, soit respecté, protégé et reconnu. Nous appelons tous les acteurs, employeurs, élus et usagers, à prendre leur part dans cette responsabilité collective.

 

Vous êtes victime de violence dans le cadre de votre travail ? Contactez votre syndicat UNSA Territoriaux. Vous n’êtes pas seul.

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