Principalement à l’attention des CHSCT et des CSE, pour assurer la protection des enseignants artistiques.
Un déconfinement progressif est annoncé pour le 11 mai. Si pour l’Éducation Nationale, des négociations ont lieu pour l’ensemble du territoire avec les organisations syndicales et les représentants des parents d’élèves, il n’en est rien pour les enseignements artistiques. Ces derniers sont de la responsabilité des employeurs locaux, collectivités ou associations. Par ailleurs, contrairement à l’Éducation Nationale, chaque discipline, chaque famille d’instruments est soumise à des spécificités qui, dans le contexte sanitaire actuel, nécessitent toute l’attention des employeurs.
En effet, les employeurs sont responsables de la sécurité de leurs agents ou salariés.
Ce sont les CHSCT et les CSE qui doivent pouvoir déterminer la possibilité ou non de réouvrir progressivement les établissements d’enseignement artistique, tenant compte des réalités locales et des préconisations sanitaires nationales.
Dans ce contexte sanitaire et en fonction des connaissances confirmées scientifiquement, nous savons que :
- Une désinfection quotidienne (à minima) des locaux doit être assurée. (difficile pour les salles avec moquette)
- Une aération naturelle doit pouvoir s’effectuer dans les salles de cours. Les salles climatisées dont les fenêtres ne peuvent pas s’ouvrir ainsi que celles en sous-sol sont inutilisables.
- Des tests et des masques doivent être mis à disposition des enseignants (pas de test mis à disposition mais agents testés par personnel médical)
- Du gel hydroalcoolique doit être fourni dans chaque classe pour les enseignants et les élèves.
- Circulation des personnes : Éviter autant que faire se peut le croisement des personnes. Organisation des circuits au sein des bâtiments.
Mais les spécificités de chaque discipline nécessitent d’approfondir ces premières nécessités.
Critères spécifiques :
- Cours collectifs, comme pour la formation musicale ou les cours d’érudition, la distanciation physique doit être respectée. Nombre de salles sont trop petites.
- Interventions en milieu scolaire (crèches-écoles primaires). Interactions permanentes avec les élèves. Parc instrumental partagé par tous. PRÉSENTIEL IMPOSSIBLE
- Pratiques collectives ( orchestres - chorales ) : impossibilité de jouer ou chanter avec des masques. La distanciation est impossible. PRÉSENTIEL IMPOSSIBLE
Instruments :
- Piano, orgue, clavecin : Nettoyage du clavier et éventuellement du pupitre après chaque élève, avec une lingette désinfectante. Certains instruments ne supportent pas ces produits….
- Harpe : Impossible de désinfecter les cordes, les désinfectants étant abrasifs. Si l’enseignant a sa propre harpe, une harpe pour les élèves doit être mise à disposition, mais, ce sont les élèves qui prennent le risque.
- Cordes : Il est impossible de désinfecter des instruments à cordes. Ils sont personnels. Mais les plus jeunes enfants ont besoin de la proximité physique des enseignants pour effecteur l’accord. Les masques sont de rigueur. Nettoyage des mains systématique avant et après le cours pour l’élève et l’enseignant.
- Bois : le problème des anches est à régler. Les élèves doivent fournir leurs propres anches, les enseignants n’ayant pas à essayer, gratter ces éléments essentiels de l’instrument. Les règles de disposition et de séparation doivent suivre celles préconisées pour les cuivres.
- Cuivres : La projection de gouttelettes est ici évidente. La salle doit être suffisamment grande. L’élève et le professeur sont soit face à face, soit côte à côte, et il n’y a évidemment pas de masque. Une séparation transparente genre film plastique doit pouvoir être installée entre les deux. La taille de la salle est primordiale.
- Chant : mesures de distanciation et salles suffisamment grandes sont nécessaires
Pour ces trois familles, la propagation via les aérosols paraissant avérée et étant donné le peu d’études publiées à ce jour quant à leur contagiosité, les plus grandes précautions doivent être prises concernant toutes les disciplines pour lesquelles le port du masque est impossible. - Percussions : Les baguettes doivent être strictement personnelles, mais ils est difficile de ne pas mettre les mains sur les marimbas, vibraphones, et instruments à peaux digitaux dont la désaffection est impossible.
- Danse : les mêmes règles d’hygiène préconisées pour les activités sportives doivent prévaloir. Si les salles permettent souvent une distanciation physique correcte, il n’en est pas de même des vestiaires…
- Théâtre : Ce sont souvent des cours dispensés à des adolescents et à de jeunes adultes. La contagiosité est dont certaine. La distanciation physique et les masques sont nécessaires et certainement incompatibles avec un travail de mise en scène.
- Pratiques collectives ( orchestres - chorales ) : impossibilité de jouer ou chanter avec des masques. La distanciation est impossible.
- Petits ensembles, musique de chambre : suivant les disciplines, avec les mesures barrière nécessaires (voir plus haut)
Au vu de toutes ces contraintes sanitaires, l’enseignement à distance doit pouvoir être de mise jusqu’au retour à la normale, peu de collectivités ou d’associations, même les mieux dotées, semblent pouvoir assurer correctement la sécurité sanitaire des enseignants. Pour rappel, ce sont les employeurs qui sont responsables de la sécurité des agents ou salariés.